Dans les quatre volumes de sa bande dessinée Persépolis, Marjane Satrapi décrit et illustre en noir et blanc son autobiographie. Elle y superpose de manière vertigineuse et transparente les événements et les faits marquants de l’Iran contemporain qu’elle entremêle avec les vies au quotidien sous le régime des mollahs. Le récit de sa vie d’adolescente exilée fait appel à des questions universelles comme celles de l’intégration, de l’adaptation à d’autres cultures et de l’identité. Née en Iran en 1969, Marjane Satrapi est issue d’une famille aisée dont les opinions politiques étaient plutôt de gauche. Elle a bénéficié d’une ouverture culturelle dès son jeune âge due à un mélange de traditions et de cultures puisque sa famille paternelle est originaire de la région de la mer Caspienne où se fait sentir l’influence russe tandis que l’on relève, du côté maternel, une descendance de la dynastie des Qajars (issue d’une tribu turkmène chiite). On notera aussi une sensibilisation précoce à la culture francaise due à la fréquentation du lycée franco-iranien de Téhéran. A l’âge de 14 ans, en 1984, elle s’exile seule à Vienne où elle poursuit son cursus scolaire au lycée francais pendant 4 ans. Fin 1988, elle retourne en Iran où elle s’inscrit à l’Ecole des Beaux-Arts de Téhéran. En 1994, elle quitte l’Iran pour la France et entre à l’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg. Elle y suit un cycle d’études au cours duquel elle porte un grand intérêt au graphisme. Puis, alors que rien ne la prédestinait à être auteur de bandes dessinées, elle publie à l’âge de 31 ans Persépolis 1 son premier ouvrage devenu depuis un best-seller. Cliquez ici pour voir la vidéo Bien que le début de ce compte rendu puisse dessiner un profil assez banal pour cet auteur de bande dessinée, il nous faut souligner ici tant l’originalité que le caractère touchant du projet d’autobiographie illustrée réalisé par Marjane Satrapi comme en témoigne d’ailleurs le succès extraordinaire de son œuvre.
Marjane Satrapi souhaitait, à travers son autobiographie, faire la lumière sur certaines choses au profit des lecteurs non initiés à sa culture notamment en ce qui concerne le statut des femmes, le voile, la langue nationale et les nuances de gris plutôt que d’oposition tranchée entre noir et blanc qui caractérisaient tant les périodes du régime du Chah que celles écoulées sous la domination de Khomeini.
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